BREF MOMENT POUR UNE RENCONTRE
le 23 juin à minuit au studio Bagouet, 60′
La temporalité de la fête vient suspendre le cours ordinaire des jours : hors souci de rentabilité, la dépense y règne, souveraine, et le denier du partage y circule souvent sous le double signe de l’amitié et de la joie. Anne Lopez et Herman Diephuis s’en sont souvenus au moment de concevoir le projet auquel il convient ce 23 juin à minuit, différents participants de “potlach, dérives”. Grâce au parti pris assumé de l’improvisation, il s’agit pour eux de comprendre cette manifestation comme l’occasion d’une rencontre en forme de confrontations et d’échanges.
“Jouer la carte de l’instant, faire ensemble le pari d’une sorte de “maintenant et plus jamais”, constitue à la fois un risque et une chance. Risque qu’il ne faut pas minimiser, puisqu’il demeure inhérent au registre même de l’improvisation : que rien n’advienne de véritablement consistant. Mais aussi chance de faire exister l’inanticipable qui est le propre d’une rencontre…
Tous ceux qui prennent part à ce projet sont familiers des pratiques improvisationnelles. Deux invités supplémentaires se joindront à nous : Alexandre Meyer – un ami musicien, que l’on a pu entendre dans “Les lieux de là” de Mathilde Monnier – et Josette Hébraud, une amie montpelliéraine. Elle est d’une extraordinaire liberté et, n’étant ni danseuse, ni chorégraphe, elle sera susceptible d’intervenir comme “joker” dans cette donne aléatoire. C’est à elle qu’il incombera prioritairement de prendre la parole, pour adresser aux participants des questions ou des remarques, concoctées préalablement au terme d’un dialogue entre elle et nous.”
La scénographie imaginée évoquera l’environnement d’une fête : carré de dix mètres sur dix, cadré par des matelas disposés au sol ; quantité de boissons et de provisions de bouches, de la musique jouée “live”. L’horaire tardif choisi sciemment devrait contribuer à jouer comme embrayeur. “S’il est un enjeu de cette aventure à nos yeux, il tient du désir de manifester qu’un échange a lieu. Le moteur de ce projet est venu d’une considération très simple : qu’il serait regrettable dans un contexte réunissant tant d’artistes de se priver d’un temps d’échange. Et puis il y avait le désir fort qu’une rencontre de corps ait lieu. Le résultat, bien sûr, nous importe moins que la possibilité de la relation en tant que telle. Et le risque de l’échec participe de cette dynamique : encore une fois, il s’agit, ensemble, de faire un pari.”