Miracle – Midi Libre Nîmes
Nîmes : le “Miracle” de danser et chanter ensemble
Anne et François Lopez ont construit leur dernière création autour d’amateurs et d’un film de Vittorio de Sica.
Avec l’humanisme qui la caractérise, Anne Lopez va faire, sans nul doute, de sa prochaine production Miracle, une belle aventure. Chorégraphe de la compagnie des Gens du quai, régulièrement à l’affiche du théâtre de Nîmes, cette jeune artiste montpelliéraine défrîche, depuis longtemps, la danse avec des amateurs. Car elle aime les gens – elle qui travaille également, depuis quinze ans, avec des personnes autistes.
Un spectacle ambitieux
Du coup, lorsqu’elle a eu envie de monter un projet sur le thème du vivre ensemble, elle s’est tournée vers des néophytes pour “leur côté toujours partant, leur spontanéité, leur naturel. Absolument pas dans l’idée d’en faire des figurants mais plutôt les acteurs d’un spectacle ambitieux, musical et chorégraphique, à l’image de la compagnie”.
“Un chœur d’interprètes aux accents multiples”
Anne Lopez, chorégraphe Avec son frère, le compositeur François Lopez, elle s’est inspirée du film néoréaliste Miracle à Milan du cinéaste italien Vittorio de Sica qui reçu la Palme d’or à Cannes en 1951. Ensemble, ils ont bâti leur trame, composant leurs séquences sur des idées fortes du film : l’esprit de révolte des pauvres contre les puissants et la fantaisie, un brin surréaliste, de cette histoire.
La singularité des amateurs
Après l’audition d’une quarantaine de volontaires et un appel lancé aux abonnés du théâtre ou lors de la présentation de la saison, dix-sept danseurs et douze chanteurs, n’ayant aucune expérience de la scène ni même de la danse contemporaine, sont retenus. “L’écriture de la pièce s’est faite par des allers-retours entre le film, notre actualité et des singularités des amateurs et des quatorze professionnels sur le plateau.
Quatre-vingt-cinq personnes investies dans le projet
Cela a créé un chœur d’interprètes aux accents multiples”, remarque Anne Lopez, qui est venue, avec son frère, faire travailler tout ce petit monde, tous les mardis, depuis janvier dernier, à Nîmes tandis qu’une même expérience était menée en parallèle, le jeudi, à Perpignan. “Les deux groupes sont différents. Du coup, leur spectacle respectif reflète leur personnalité et c’est fascinant. Au final, quatre-vingt-cinq personnes s’investissent dans la même direction, quels que soient leur profil et leurs différences. Humainement, c’est génial !”
Défendre des idées de solidarité
Et tout à fait en cohérence avec le film Miracle à Milan qui voit une communauté se former pour défendre une certaine idée de la vie faite de solidarité et de respect de l’autre. Ainsi, Anne et François Lopez font coïncider le fond et la forme.
MURIEL PLANTIER
Midi Libre le 13/05/2013